A Bruxelles Un conseil européen des ministres de l’agriculture pour rien une fois de plus

Le frémissement constaté sur le marché du lait,  remarqué par Mariann Fischer Boël ne consolera pas les producteurs de lait de plus en plus désespérés en cette fin d’été. Ils restent encore ce 7 septembre les otages des divergences entre les Vingt-sept sur les solutions à apporter à la crise du lait et sont confrontés une nouvelle fois à la rigidité des positions de Mariann Fischer Boël.

Lors du conseil des ministres de l’agriculture de ce lundi qui s’est tenu à Bruxelles, les ministres des Vingt-sept ont à nouveau débattu, très tôt le matin, sur la question du lait. « La discussion a été très agréable et l’occasion d’échanges points de vue intéressants », a fait remarquer Mr Eskil Erladsonn, le ministre suédois de l’agriculture qui présidait le conseil des ministres européens de l'agriculture. Et après ? Il tenait ses propos lors de la conférence de presse lundi soir.

Si à ses cotés, Mariann Fischer Boël a affirmé rester ouverte à toutes les propositions pour trouver une solution aux difficultés des éleveurs, le champ d’actions qu’elle propose est cependant des plus réduits. Elle a réaffirmé « qu’il n’était pas question de revenir sur les conclusions du bilan de santé mais aussi d’avoir recours aux restitutions pour le lait, le fromage et le beurre qui donneraient des mauvais signaux aux marchés ». La commissaire redoute que les producteurs soient tentés d’accroître leurs productions de lait.

Les propositions des 16 pays ignorées

« Ces restitutions créeraient aussi des distorsions commerciales redoutées par ceux là mêmes qui les demandent » fait remarquer la commissaire.

Pas question non plus de dégager les marchés en destinant les excédents de produits laitiers à l’alimentation animale.

En fait, Mariann Ficher Boël semble renvoyer au niveau des Etats la résolution d’une partie des problèmes en suggérant par exemple à ceux qui le souhaitent une surtaxation des dépassements de quotas. Ou encore des mises en à la retraite anticipée. Rendez-vous pris en octobre pour en savoir plus. 

Mais surtout, les positions de la commissaire ignorent les propositions des 16 pays conduits par la France et l’Allemagne qui, dans un document diffusé en parallèle au conseil des ministres, demandent entre autres « des réponses de court terme pour accompagner la sortie du régime des quotas laitiers », mais aussi que les relations contractuelles au sein de la chaîne agroalimentaire soient « facilitées et soutenues » afin notamment de « prévenir les risques de marché ».

Les propositions des Seize témoignent une fois de plus les divergences Nord-Sud entre les pays membres partisans d'une agriculture régulée et ceux qui optent pour sa libéralisation. Pour en savoir plus, cliquer ICI et sur L'Union européenne divisée.